Claude
est né à Lugdunum (Lyon) en
l’an 10 avant Jésus-Christ, dans
une famille noble romaine qui fit l’objet,
comme c’était courant à
l’époque, d’une épuration
quasi totale de la part des prétendants
au rôle d’empereur. Le petit Claude
échappa au massacre car il était
affecté d’un certain nombre d’infirmités
: il boitait et était affligé
d’un bégaiement et de tics nerveux
.
Ces handicaps pouvaient laisser croire qu’il
ne représentait aucun danger. Mais
son intelligence était intacte, et
sans doute même exceptionnelle. Il grandît,
devint adulte et arriva à l’âge
mûr, protégé par ses faiblesses
physiques.
Seul
homme restant de sa famille julio-claudienne
dont étaient déjà issus
les trois empereurs précédents,
il assista, caché derrière un
rideau, à l’assassinat de Caligula.
Découvert tremblant de peur par les
meurtriers, des officiers romains, il fut
– dit on - proclamé sur le champ
empereur, à 51 ans. Un âge déjà
avancé à l’époque,
mais Claude révéla à
partir de ce moment ses capacités :
de légiste et d’humaniste, en
améliorant le sort des femmes au foyer,
en faisant reconnaître comme homicide
le meurtre des esclaves, en abolissant les
cruelles pratiques druidiques des gaulois,
de constructeur en faisant construire les
grandes jetées du port d’Ostie,
le pont du Gard (c’est lui), mais aussi
de grand soldat, en conquérant la Grande
Bretagne.
Par
contre, il eut moins de succès avec
ses épouses successives, qui le trompèrent
outrageusement.
L’avant
dernière, Messaline, laissa un chaud
souvenir dans l’histoire, en consommant
avec une soif inextinguible, légionnaires,
gladiateurs, esclaves musclés, jusqu’à
ce qu’un glaive, de métal celui
là, ne la transperce sur ordre de son
mari. Il avait été bien indulgent
jusqu’alors, mais elle avait eu l’audace
de se marier avec son dernier amoureux, Silius,
devenant ainsi bigame, au vu et au su de tous.
C’en était trop pour le vieil
homme.
Premier
empereur né hors d’Italie, il
mourût en 54 après J-C, à
64 ans, empoisonné par des champignons
glissés à son insu dans son
dernier repas à l’instigation
de sa dernière et charmante épouse,
Agrippine, qui était aussi sa nièce,
et dont il avait adopté le fils Néron..
C’est
ainsi qu’à partir d’un
morceau de métal surgi incidemment
de terre, on peut remonter l’histoire
et se dire que le passé peut devenir
étrangement présent si l’on
veut bien s’y intéresser.
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