Placé
au bas d’un métier à tisser
à coté d’une série
de poids identiques, ce peson servait à
tendre des fils de laine disposés en
faisceaux. Ses dimensions (11 cm x 6 cm x
6 cm) et son poids (450 grammes) sont exceptionnels
par comparaison avec les objets de même
nature, mais de dimensions plus réduites,
exposés dans les musées archéologiques.
Les fils que tendait autrefois ce peson devaient
être particulièrement épais
et constituer probablement la chaîne
d’une couverture de laine ou peut être
d’un tapis.
Durant toute la période antique, des
fermiers-éleveurs ont fait paître
leurs moutons autour du village de pierres
sèches de l’Autreville. Après
la tonte, la laine des ovins était
lavée pour la débarrasser du
suint. Elle était ensuite placée
sur la partie haute d’une quenouille
et le fil était fabriqué en
tordant la laine avec les doigts. Pour aider
à sa torsion et à sa fabrication
en continu, ce fil s’enroulait au fur
et à mesure sur un fuseau de bois lesté
d’une rondelle de terre cuite, la fusaïole,
petit disque de pierre ou de terre cuite jouant
le rôle d’un volant d’inertie.
La fileuse lançait régulièrement
le fuseau comme on lance une toupie, sans
lui faire toucher le sol toutefois. Lorsqu’une
certaine quantité de fil était
obtenue, celle ci était transférée
du fuseau sur une canette.
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